Né en 1947, de père tôt disparu, le narrateur, surnommé Vénus, raconte sa vie en un long et unique chapitre, à la troisième personne, sous le vocable “le soussigné”. Auprès d’une mère peu attentive, il connaît une jeunesse agitée, fréquente de mauvais garçons, effectue des séjours en prison, revient parfois près d’un grand-père meunier. Sa vie d’adulte sera tout aussi inconséquente. Se croyant porteur de dons, il se dit“Artiste Général” et conçoit d’extravagantes créations en peinture, sculpture, littérature. Le moulin de son enfance ayant disparu, il s’installe dans une bâtisse délabrée, y vit en clochard tout en philosophant, détruisant chaque jour les productions plus ou moins démentes des années passées. Un récit à consonance picaresque dans lequel, sous le flot de paroles d’un héros hors norme et quelque peu fou, l’auteur a voulu placer une critique de la société. Mais le récit piétine, on se fatigue assez vite des divagations de “l’Artiste Général”. Le style, travaillé pour donner l’impression d’un être à la fois fruste et malin, devient lassant par l’emploi de procédés répétitifs.
Le testament de Vénus.
CORMANN Enzo