Clotée, douze ans, est esclave sur une plantation de Virginie. Elle travaille dans la « grande maison » et non dans les champs de coton où la vie est encore plus rude. Chargée d’actionner l’éventail pendant les leçons de William, Clotée ne perd pas une miette de l’enseignement donné au jeune garçon et parvient peu à peu à apprendre à lire et à écrire. Mais il faut à tout prix qu’elle s’en cache car c’est interdit. À l’arrivée d’un précepteur, qui se révèlera anti-esclavagiste, sa vie changera.
La liberté est le maître mot de ce journal dont le propos fut recueilli en 1939 auprès de Clotée Henley, elle-même, alors très âgée. Écrit au prix de mille ruses, ce témoignage relate la vie sur une plantation américaine, les efforts de l’héroïne pour s’instruire en cachette, les rapports entre maîtres et esclaves, ou des esclaves entre eux, la cruauté des régisseurs, le système d’évasion à grande échelle. Une présentation soignée, une lecture poignante au style pittoresque.