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Dès ses dix-huit ans, sans diplôme, Thierry s’inscrit à l’ANPE et accepte un emploi temporaire de gardien. Son contrat n’est pas renouvelé – c’est ce qu’il espérait – et il va pouvoir, enfin, devenir chômeur ! Il devient un demandeur d’emploi assidu, mais il envoie des C.V. très étudiés, et “soigne” son apparence pour décourager tout employeur. Il parvient à toucher des indemnités pendant plus de vingt ans. Il accepte toutefois de vivre très modestement et bon gestionnaire de son budget, il achète un studio. Maîtrisant parfaitement le système d’aide aux personnes, il conseille ses amis sans travail dans leurs démarches.
Dans cet exposé totalement cynique, le parcours de Thierry F., atypique et sans doute exceptionnel, est présenté d’une manière trop lisse pour correspondre au déroulement réel de sa vie de chômeur. Son aversion pour le travail et pour toute autorité, l’analyse réaliste qu’il fait de son état, sa jubilation à avoir réussi à échapper à tout contrôle, à tenir si longtemps face à l’imbécillité de l’État, son optimisme et son sens de la dérision, sont par contre bien mis en relief.