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Elena Lenina, fière de sa propre réussite, présente le portrait des douze hommes les plus riches de Russie. Ils sont jeunes, beaux, travaillent énormément, vivent dans un luxe extrême… Portraits lisses, aseptisés, comme estompés. Mais dans une préface très instructive, l’auteur prévient que les chiffres des fortunes des milliardaires russes sont souvent faux et que ces messieurs préfèrent garder secrets le maximum d’éléments. L’auteur d’une enquête sur ce sujet a d’ailleurs été assassiné en 2004 ; peu avant sa mort, il avait demandé à Elena Lenina d’écrire sur les vacances des milliardaires russes ; elle avait refusé… Elle livre cependant certains de leurs usages, gardes du corps, façons ostentatoires de vivre, lien avec le pouvoir politique, édification de ces fortunes sur la ruine de l’empire soviétique, tout en gardant gentiment sous silence le rôle actuel des mafias et du trafic d’influences : ces portraits ont été faits avec la permission des “nouveaux tzars russes”, après des entretiens amicaux avec eux.
Un éclairage intéressant sur l’émergence d’une nouvelle nomenklatura.