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Pour Rezvani, Ă©crivain, c’est l’Ă©criture et non la magie qui peut dire l’indicible et restituer l’au-delĂ du rĂ©el. Fils de magicien, il a vu dĂšs l’enfance les tours de son pĂšre, a dĂ©voilĂ©, croit-il, leurs mĂ©canismes. Mais le voici invitĂ© dans un monastĂšre tibĂ©tain, oĂč des magiciens et des scientifiques se rĂ©unissent pour cĂ©lĂ©brer son pĂšre disparu, incomparable maĂźtre de quelques-uns, sorcier vĂ©nĂ©rĂ© par tous. EntourĂ© de douves aux dangereuses sangsues gĂ©antes, le monastĂšre, sinistre, vibre d’ondes mentales, s’anime des lĂ©vitations et des intrigues des participants et se rĂ©vĂšle, nombril du monde, avoir un mortel âenversâ souterrain, que pourraient bien rejoindre quelques participants. Peut-ĂȘtre Rezvani lui-mĂȘme, que deux sĂ©duisantes sorciĂšres voudraient amener Ă rencontrer son pĂšre dans cet âailleursâ…
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Ce rĂ©sumĂ©, style science-fiction, rend mal compte d’un rĂ©cit complexe et adroit, entiĂšrement conduit en dialogues, âdisputatioâ savante oĂč s’affrontent les thĂ©ories sur la puissance de l’imaginaire, sur la rĂ©alitĂ© et l’ĂȘtre, sur la mort, sans s’Ă©carter d’une intrigue aussi prenante que surprenante. AprĂšs Les voluptĂ©s (moroses) de la dĂ©veine (N.B. mars 2004), Rezvani, rĂ©gĂ©nĂ©rĂ©, revit pour Ă©crire. Tant mieux pour nous.