Madrid 1970. Resplendissante ou hostile, la Tour de Verre vibre au rythme de ses occupants et, plus particulièrement de son Président. Le jour où elle y entre comme réceptionniste, la jeune femme sans nom n’imagine pas arriver au trentième étage, et encore moins au bureau présidentiel. Une ascension au cours de laquelle elle va connaître successivement un emploi fictif, la mort de son patron, l’internement d’une secrétaire, la suspicion du personnel. Dans cette étrange atmosphère, elle devine puis découvre les liens qui unissent les uns aux autres, du chauffeur au Président. Difficile alors de savoir à quel point elle peut intervenir dans leur vie.
À travers les yeux de la jeune femme, la Tour apparaît comme une entité à part entière, en totale fusion avec ses employés, dont la faculté d’adaptation n’empêche pas la précarité de l’emploi. Le récit profite de l’anonymat de sa narratrice pour amener les confidences et progresser dans un registre plus personnel. Clara Sánchez conjugue ainsi divertissement et réflexion, en décrivant le monde froid des affaires, sans renoncer à l’intimité de chacun des personnages. Une réussite.