Le petit paysan Wu Dawang qui a étudié au collège est devenu comptable. Pour répondre aux exigences de son beau-père, cadre supérieur, il s’engage dans l’armée à vingt-huit ans. Travailleur acharné, tout imprégné de slogans révolutionnaires, il devient le cuisinier du colonel dont l’épouse n’a que trente-deux ans. Elle est belle et lui fait des avances précises. Pendant l’absence du mari, la pancarte superbement illustrée Servir le peuple va servir de signal aux deux amants. Leurs ébats passionnés atteignent leur paroxysme lorsque Wu brise, par hasard, une statuette de Mao. C’est à qui se montrera alors le plus contre-révolutionnaire. De ces amours tumultueuses, il ne reste quinze ans après qu’un doux parfum d’osmanthe. Dans ce conte satirique, impertinent, drôle mais un peu répétitif, Yan Lianke dénonce l’hypocrisie d’un système politique. Censuré en Chine, sa publication a été autorisée à l’étranger. Le pragmatisme, vertu fondamentale chinoise, permet d’adapter aux circonstances des formules-chocs simplifiées jusqu’à l’absurde.
Servir le peuple.
YAN Lianke