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Le train qui emporte Tahar, Rose et Malika vers la colonie de vacances s’arrête, on ne sait pourquoi, au milieu de nulle part. Descendus regarder un renard blessé, ils voient repartir le convoi sans pouvoir remonter. Les rails ne les guident pas longtemps et les voilà en route à travers une épaisse forêt, bientôt en proie à une tempête d’une force exceptionnelle.
Récits alternés des trois adolescents, où les rares dialogues sont de leur cru. Les descriptions abondantes sont de l’auteur, narration au style travaillé pour restituer cette marche qui vire au cauchemar : angoisse devant la violence de la nature déchaînée, progression de plus en plus difficile en l’absence de tout repère, branches qui griffent, arbres abattus par la foudre, eau qui s’insinue, les laissant en haillons et épuisés. Instantanés d’une lutte qui absorbe les personnages dont on ne saura rien de plus : la nature est le protagoniste principal de ce récit hors du réel, qui n’a rien d’une robinsonnade et demande une lecture attentive.