Pas facile de voler des chevaux

PETTERSON Per

 

« PÚre et fils toujours »

 

OpacitĂ© des souvenirs, densitĂ© de la forĂȘt norvĂ©gienne, Trond les associe intensĂ©ment. Il en a abattu des arbres, tronçonnĂ© des fĂ»ts ! En 1948, l’étĂ© de ses quinze ans, il passait des vacances dans un village au rythme lent, seul avec son pĂšre. Cette annĂ©e-lĂ , Jon, son ami avec qui il jouait les voleurs de chevaux, fut responsable involontaire de la mort d’un de ses frĂšres et partit pour ne plus revenir. Cette annĂ©e-lĂ  aussi, il apprit le rĂŽle qu’avaient jouĂ© dans la RĂ©sistance son pĂšre et la mĂšre de Jon. Cinquante ans plus tard, Trond revient s’installer dans ces lieux de mĂ©moire : il trouve des rĂ©ponses Ă  ses interrogations, comprend certains enchaĂźnements tragiques et redonne vie Ă  l’homme qu’il admirait le plus au monde, son pĂšre qu’il n’a jamais revu depuis.

Passant d’une Ă©poque Ă  une autre en chapitres alternĂ©s, le narrateur dĂ©voile par bribes les secrets de personnages complexes. Il revit avec Ă©motion les jeux de l’adolescence et les moments de merveilleuse complicitĂ© paternelle. Toujours inscrits dans une nature puissamment Ă©voquĂ©e (odeurs, sensations
), les souvenirs construisent enfin cet homme solitaire et vieillissant, indiffĂ©rent Ă  son prĂ©sent. Ce roman fort, habilement construit, envoĂ»te le lecteur.

A.C. et M.P.