Les Petits Papis en gris font leur apparition à la tombée de la nuit et disparaissent au lever du soleil. Avec leurs grands manteaux au capuchon pourvu d’antennes, ils volent, butinent, ramassent du sable, des reflets de nacre ou des«tintouins». Ils ont un sac à dos pour enfermer leurs trésors et des pipettes en verre pour «siroter le fond de l’air» . Personne ne les voit, sauf la fillette qui chaque soir fait le guet, les dessine dans son carnet où elle consigne aussi ses observations.
Il y a des réminiscences de Maurice Sendak et Nicole Claveloux dans ces papis gris qui flottent dans l’espace avec des visages vieillis de bébés joufflus. Mais l’illustratrice a un style bien à elle et crée des images entre rêve et réalité qui laissent une grande liberté de promenade au regard. Les mises en page varient sans cesse, les couleurs alternent avec des dominantes de rouge ou de bleu. C’est espiègle, fin, original. La petite fille, très féminine, qui observe ces petits êtres de la nuit, a les yeux grands ouverts sur ses rêves.