Formications

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C’est l’histoire d’un adolescent désenchanté qui vit au Havre, vers 1990 : copains, soirées lycéennes glauques dont la belle et inaccessible Labies est la reine. Mystérieusement averti de la brièveté de son existence (trente ans), John, pour combler son ennui, conjurer la funeste prédiction, multiplie les aventures féminines, devient un personnage célèbre d’une série télévisée, acteur reconnu dans ce milieu analysé avec une réaliste cruauté. Il y retrouve Labies pour un parcours chaotique, sexuel essentiellement. La fornication n’est qu’un avatar de la formication : un terme médical ancien pour la démangeaison… Incapable d’aimer, dans son univers écroulé, sa dérive psychique s’installe, il bascule dans une folie terminale et la fiction s’achève sur des scènes de Grand Guignol plus grotesques que dramatiques.

Dommage !! Car ce premier roman est inventif. “Je” alterne avec un style indirect pourtant très personnel ; en s’appuyant sur la métaphore des fourmis à la vaine agitation, l’auteur y révèle un talent d’écriture réel qui souligne (malgré quelques ricanements de potache) l’absurdité du destin humain.