Ni roman, ni biographie, cet ouvrage veut inscrire Landru dans les événements de son temps. Son procès en 1921-1922, couvert par Colette, fait entrapercevoir la personnalité énigmatique de cet homme né en 1869 ; enfance banale, mariage précoce, emplois épisodiques, adresses renouvelées… Toujours avide de reconnaissance et d’argent, il s’invente une destinée… Annonces matrimoniales alléchantes, promises bernées qui perdent leurs biens et leur vie (dix d’entre elles) à Gambais, dans une cuisinière désormais célèbre. Alors pourquoi tant de candidates naïves ? L’homme a du charme, de la tendresse, de l’éducation; c’est un chasseur intuitif et organisé. Elles sont seules, veuves souvent, toujours fragiles. Pourquoi la police donne-t-elle des réponses aussi superficielles à des disparitions signalées ? Elle est sollicitée plus gravement dans Paris en guerre. Landru, parfois arrêté, déroute, convainc… presque jusqu’à sa condamnation basée sur l’intime conviction car les preuves matérielles manquent. Cet assassin atypique, spirituel, peu loquace, utilise déjà les médias et déstabilise les jurés qui l’enverront quand même à la guillotine.
Écrivains, dramaturges, chansonniers, cinéastes s’emparent du personnage complexe dont voici une approche rigoureuse au suspense bien mené.