Dans des endroits étranges, des gens étranges ont des comportements ou des conversations étranges. Lieux souterrains ou quartiers citadins délaissés, tous accusent un état de délabrement avancé. Les personnages paraissent ignorer et la logique et la morale, comme si le monde dans lequel ils vivent les entraînait peu à peu dans une totale déshumanisation. Quelques endroits semblent appartenir au présent ou à un passé plus rassurants : bureaux, cafés, théâtres ; mais ce n’est qu’illusoire car ceux qui les fréquentent sont atteints de la même bizarrerie que tous les autres.
Homme de théâtre, l’auteur, par un habile grossissement scénique, frappe le lecteur. Déroutant, souvent obscur comme Les erreurs du copiste (N.B. avr. 2001), ce texte très fort – terriblement sombre – donne une vision apocalyptique d’un monde opaque qui se désagrège, où l’homme solitaire se débat au bord du gouffre. Vision prémonitoire ?