L’Histoire est inversée. Depuis un millénaire, la Fédération des États-Unis d’Afrique a colonisé un Occident sous-développé. Sa monnaie, la guinée, règne sur le monde. Docteur Papa, en mission ONG, a sauvé de la misère Maya, une petite Normande, l’adoptant et l’emmenant à Asmara, florissante métropole cosmopolite. Elle devient une artiste confirmée, renouvelant les critères de l’art africain. Une incursion dans un Paris désolé à la recherche de sa vraie mère lui confirme que l’Afrique est sa véritable patrie et qu’elle s’y est parfaitement intégrée. Dans cette sorte de conte, le jeu consiste à découvrir toutes les composantes des relations colonisateur/colonisé, classiques ou surprenantes, certaines nous révélant des facettes inattendues du racisme ordinaire. Une idée originale et cocasse au départ qui s’enlise dans les douloureux états d’âme de Maya, malgré l’écriture poétique : « ces mots coups de pilon et coups de cymbale » pas toujours faciles à entendre. Transit (NB juin 2003) était plus percutant.
Aux États-Unis d’Afrique
WABERI Abdourahman A.