Dans une famille aisée – mère effacée, père affairé – les enfants, gardés par un robot-nounou, rêvent, grâce à une vidéo interdite que l’aînée, Kumiko, s’est procurée, du « petit monde », repaire de misère et de violence. Un jour où les parents sont absents, Piedra, en chair et os, se réfugie dans la maison, poursuivi par un tueur à la prothèse de bras meurtrière. La fée qu’abrite son sac pourra-t-elle le protéger ? Et d’ailleurs qui est-elle cette fée, invisible pour les enfants ?
Dans un Japon prospère à l’urbanisme harmonieux et aux collégiennes à l’uniforme impeccable, ce Peter Pan/Piedra évolue entre ville haute et favela aux taudis entassés en abîme. Les uns s’évadent grâce aux programmes aseptisés de leur machine à rêves, les autres fuient la misère et les escadrons de la mort dans l’illusion de la drogue. Le temps du rêve confronté à une réalité glaçante par un auteur français et un mangaka au graphisme précis : découpages dynamiques, couleurs sourdes parfois froides, collent au récit, tendre et violent, d’une enfance volée.