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Surdoué, Kateb Yacine? Sûrement. Cet Algérien, né à Constantine en 1929, mort à Grenoble en 1989, échappe à tout classement. Poète incandescent – il s’est toujours réclamé de Rimbaud –, romancier, journaliste, dramaturge : son roman Nedjma fut adapté pour la Comédie-Française. Marqué à jamais par les atrocités françaises de Sétif en 1945, il fut un militant de l’Indépendance algérienne et communiste. Blasphémateur, une fatwa des autorités religieuses le contraignit à l’exil en France. Enfin, ce fut un grand amoureux….
Cette vie riche, courageuse, l’auteur, son ami, l’a partagée avec tendresse et admiration ; il la restitue en adoptant le ton lyrique et le style flamboyant de son héros. Rencontres, échanges, retracent la vie politique et intellectuelle de l’époque dont cet homme révolté (il a connu Camus, son compatriote) fut un acteur vibrant. Des extraits d’oeuvres de Kateb, de ses auteurs de référence, arabes ou non, demandent de l’attention mais on reste sous le charme de ce séducteur à la double culture, bien cerné dans cette biographie aussi peu classique que le personnage biographié.