Sophie a dix ans à la mort de son père. À Nice, pendant l’enterrement, elle réfléchit. Plus tard, sur la tombe, elle laisse une lettre à sa grand-mère juive, lui exprimant sa difficulté à comprendre “jamais” et “toujours”. Max, le gardien du cimetière a remarqué l’enfant et lu le message. Lui-même n’a jamais oublié Hannah, son amour éternel, une jeune Juive de seize ans disparue à Dachau. Un curieux personnage, ce Max : il meuble sa solitude en conversant avec sainte Thérèse de Lisieux ! Il attend avec impatience les visites annuelles de Sophie avec qui il a tissé des liens d’amitié et garde soigneusement les missives où elle raconte à son père combien il lui manque dans sa vie quotidienne. Ce thème douloureux de l’absence, du deuil, est traité d’une plume allègre par Anne Goscinny (Le voleur de mère, NB juillet 2004) dans un roman à deux voix où la légèreté se mêle à la fantaisie et à la bizarrerie déconcertant parfois le lecteur.
Le père éternel
GOSCINNY Anne