Être humain mais objet de propriété d’un homme libre, l’esclave n’était qu’un “mort social”. Les esclaves n’avaient pas de statut, aucun droit et, comparés à leur nombre et à la place qu’ils occupèrent dans la vie économique, les écrits les évoquant sont finalement anecdotiques. Ils étaient présents dans à peu près toutes les activités, aucune tâche ne leur était réservée. Paradoxalement, il y avait de fortes inégalités entre eux, du fait de la position sociale de leur maître : certains furent riches et possédèrent eux-mêmes des esclaves sans que cela leur posât problème. Preuve s’il en est que l’esclavage était totalement ancré dans les têtes jusqu’à paraître naturel. Deux historiens, l’un spécialiste de la Grèce l’autre de Rome, actualisent l’état des connaissances réelles sur l’esclavage dans la Grèce et la Rome antique. En scientifiques minutieux, ils multiplient les précautions de langage quand, analysant les matériaux historiques, disparates, fragmentaires, ténus et pas si nombreux que cela, ils hasardent une conclusion ou une hypothèse. Un essai historique rigoureux, et austère, restituant la complexité du phénomène.
Esclave en Grèce et à Rome
ANDREAU Jean, DESCAT Raymond