Marie Rouanet prend plaisir à évoquer les petits bonheurs de la vie rurale et du bord de mer. Nous les filles (NB juillet-août 1990) disait l’émerveillement d’une enfance méridionale citadine. Des souvenirs d’enfance et de jeunesse sont exaltés par le regard poétique porté sur la vie ordinaire d’êtres à la richesse insoupçonnée comme cette aïeule qui va de travaux en travaux considérant comme récréation ceux qui exigent moins d’efforts. L’auteure souligne les liens entre les générations : « je vis en rentière sur les richesses accumulées par d’autres ». L’abattage du porc a souvent été relaté. Marie Rouanet en fait un thème de méditation sur la mort en général. « Lorsqu’on a bien intégré la mort animale, il est plus facile de songer à la sienne. » C’est un hymne à la vie d’antan mais l’auteure apprécie les progrès récents : l’eau courante, la chaleur, la miraculeuse électricité. Le rythme lent de cet essai sur le bonheur qui naît des gestes familiers, faciles ou désagréables, répétés à l’infini, sera pour beaucoup une leçon de vie.
Luxueuse austérité.
ROUANET Marie