Après la chute de Robespierre, la France traverse une période chaotique, frisant la guerre civile. Le gouvernement des “tombeurs” de Robespierre doit lutter tantôt contre les réactionnaires modérés ou royalistes, tantôt contre les jacobins nostalgiques de la révolution populaire et sociale. Pendant ce temps, un jeune général corse, Napoleone Buonaparte, ronge son frein. Confiné dans des tâches administratives, conscient de son génie, il méprise les Français. Cependant il se fait remarquer de Barras (qui lui “refile” sa maîtresse Rose, alias Joséphine) et sauve le gouvernement en dispersant énergiquement une émeute devant l’église Saint-Roch à Paris. C’est le début de son extraordinaire carrière.
Ce roman historique, respectueux des faits, est bien écrit, dans la verve familière et réaliste qui caractérisait la trilogie sur l’Empire qui a fait le succès de Patrick Rambaud (cf. La Bataille, NB octobre 1997, grand prix de l’Académie française et prix Goncourt 1997). Sans flamme ni passion, il vise moins à captiver le lecteur qu’à proposer un portrait psychologique plausible du jeune Napoléon et évoquer le Paris des “muscadins” poudrés et accoutrés, se pressant bruyamment dans les restaurants chics et les lieux de débauche, tandis que le peuple meurt de faim.