En 1969, “Vif-Argent”, orpheline à dix ans, vivant dans un village reculé d’Écosse, est confiée à Pew, un gardien de phare aveugle. Il lui conte la vie extraordinaire de Babel Dark, pasteur né en 1828, année de la construction du phare. L’enfant s’imprègne de la biographie très romantique de ce pasteur et grandit entre rêve et réalité, en s’attachant à Pew dont elle se retrouve brutalement séparée lorsque le phare est automatisé. Le roman oscille entre le présent d’une enfant perturbée mais attachante qui découvrira dans son errance l’amour homosexuel, « une porte qui s’ouvre », et le passé d’un pasteur dont les amours adultères finissent tragiquement, ce qui engendre un récit qui manque d’unité, même si le fil conducteur reste l’idée de Garder la flamme du phare et de son histoire. D’ailleurs, Powerbook (NB avril 2002), de la même auteure, avait déjà dérouté par ses obscurités. Cependant, le lecteur trouvera quelques étincelles de poésie et de passion qui donnent un certain charme à l’ouvrage.
Garder la flamme.
WINTERSON Jeanette