Dans un décor de ruines après catastrophes, bombardements, gaz, “anéantisseurs”, terrorisme, cataclysmes… tétanisée par la peur des autres, ennemis ou survivants avec qui il faudrait partager, la narratrice se souvient des jours d’avant, de la vie, du bonheur, de la lumière… jusqu’à ce que la lueur du ciel, avec la rencontre d’un enfant, permette espoir, renaissance, vie et amour retrouvés. Durer jusque-là, jusqu’à quand, pour aller où ?… jusqu’au bout… en espérant un paysage debout. On a l’impression que chaque page est un peu de gagné sur l’adversité. Avec une écriture maîtrisée, Laurence Albert alterne présent et passé pour nous faire entrer dans une souffrance hébétée qu’éclaire le souvenir des jours heureux. La construction très originale et la force émotionnelle laissent le lecteur pantois. Un premier roman très attachant d’une auteure de nouvelles parues dans des revues.
Durer jusque-là.
ALBERT Laurence