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Peu de femmes ont, en France, assumé autant de responsabilités dans la vie politique qu’Edith Cresson. Entrée au Parti socialiste en 1971, elle a dirigé plusieurs ministères, conforté son mandat d’élue dans la Vienne avant d’être nommée Premier ministre en 1991, à la fin du deuxième septennat de François Mitterrand qui avait su déceler très tôt ses qualités. C’est peu dire que son statut de femme, son franc-parler et son énergie lui ont valu les pires avanies : maltraitée par la presse, brocardée par la droite, elle a suscité jalousie et haine de la part de certains caciques de son propre parti, tentés de nuire au président à travers elle. Cela ne doit pas faire oublier ce qu’elle a fait pour la France et l’Europe.
À travers les portraits sans concession des Fabius, Dumas, Bérégovoy et autres “éléphants” socialistes, on comprend, dans ce plaidoyer pro domo, qu’une expérience aussi rude lui fasse souhaiter pour la gauche, dans la perspective des présidentielles de 2007, moins d’hypocrisie et une plus grande ouverture aux vrais problèmes.