Pour Pascal Bruckner, le sentiment de culpabilité de l’homme blanc, entretenu par une intelligentsia qui considère l’Occident comme un prédateur universel et qui réserve son indulgence aux barbaries terroristes, ethniques ou néo-marxistes, la repentance permanente détruit notre monde européen. L’autoflagellation incite les mémoires revendicatrices à exiger réparation, encourageant peurs et repli sur soi. L’Occidental en butte à l’islamogauchisme ou à l’antisionisme doit, en outre, endosser la responsabilité des carnages actuels dans les continents décolonisés depuis des décennies. Or d’autres cultures sont incapables de libre-arbitre et d’examen critique. La France renforce la pusillanimité de l’Union Européenne alors qu’il faudrait mobiliser les énergies, coopérer efficacement avec le Nouveau Monde dont l’énergie brouillonne indispose, allier conscience et puissance.
Les sujets traités sont innombrables, formulés de façon lapidaire. Avec des arguments étayés et percutants, une lucidité salutaire, l’auteur alimente le débat d’idées que chacun appréciera. Riche d’abondants exemples, cet essai non-conformiste, courageux, instruit et dérange, comme Misère de la prospérité : la religion marchande et ses ennemis (N.B. avr. 2002).