Le titre est une apostrophe du narrateur Ă son pĂšre disparu dans ce qu’il « voudrait ĂȘtre une ballade » pour mettre en exergue le mot « prince » que cet homme discret et aimant mĂ©ritait tant. Enfant unique dâun pĂšre nĂ© en 1911 et d’une mĂšre Ă©pousĂ©e trĂšs jeune, il mĂšne avec eux lâexistence sans histoire dâune famille modeste. Un bonheur familial fragile : son pĂšre a dĂ©jĂ connu toutes les cruautĂ©s de lâexistence. Il est tĂ©moin de lâamour vigoureux qui lie ses parents ; un amour aussi fort unit pĂšre et fils, mais lâun et lâautre sont impuissants Ă lâexprimer. Avant la mort du pĂšre, son fils, brillant universitaire lui fait un aveu qui le déçoit profondĂ©ment.  Le narrateur maintenant a âmal Ă son pĂšreâ mais il est trop tard… Un rĂ©cit intime pudique et cruel, tout en non-dits et occasions manquĂ©es, en regrets, qui touche chacun d’entre nous en ce qu’il a de quotidien, presque banal. Avec des mots qui fouaillent le fond du coeur comme Pierre Charras, prix Fnac 2003 pour Dix-neuf secondes (NB aoĂ»t-septembre 2003), sait en user.
Bonne nuit, doux prince.
CHARRAS Pierre