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Au XVIIIe siècle, les “gens de couleurs” sont réduits en esclavage dans les colonies, considérés comme des êtres humains de seconde catégorie par l’Église et les philosophes des Lumières, malgré le mythe du bon sauvage. Mais le droit d’ancien régime reconnaît leur liberté en France où s’insèrent progressivement cinq mille personnes sans problème majeur. De cette contradiction de statut naît un affrontement autour des questions de la traite et de l’esclavage qui éclate au moment de la Révolution. C’est l’indépendance de Saint-Domingue, la plus grande colonie française, obtenue par l’insurrection qui provoque l’abolition de l’esclavage sous la Convention de Robespierre. Malgré son rétablissement par Bonaparte en 1802, c’est une première partie de l’histoire de l’émancipation des Noirs de France qui s’achève.
Cette étude universitaire touffue est parfois difficile d’accès mais solidement documentée. Elle donne envie d’aller au-delà pour examiner la perception de la société française, et celle des Noirs, jusqu’à l’abolition définitive en 1848. Ce livre nous interroge aussi sur la place des populations africaines et antillaises, issues des anciennes colonies, dans la société actuelle.