Trois enfants de dix ans s’évadent d’un orphelinat catholique misérable et carcéral pour participer au championnat de foot des rues, antithèse du football pourri par l’argent. Prêtres, journalistes, hommes d’affaires, politiciens, de connivence et corrompus, ont tous intérêt à les retrouver. Mussolardi, l’homme le plus riche et puissant de Gladonie, veut récupérer ce sport des pauvres pour attirer les sponsors et se concilier la population engluée dans le mal-être. Mais les trois orphelins, bientôt cinq, trouvent des appuis inattendus auprès du Grand Bâtard multiforme, dans les tableaux iconoclastes des frères Poilscourts, les mystérieux souterrains du château Boumerlo hanté par un passé ésotérique. La Compagnie des Célestins participera à la rencontre internationale, à l’abri des médias malgré une intervention militaire massive, accomplissant la prophétie de Sainte Céleste.
Ce conte moderne aux multiples rebondissements et personnages truculents ou mystérieux, est aussi une satire féroce stigmatisant les plaies de l’Italie de la fin du dernier siècle et de la société occidentale. La caricature outrancière, l’inventivité des concepts et du vocabulaire en font une farce cruelle, fantaisiste et farfelue, signée Stefano Benni, déjà remarqué dans Achille au pied léger (NB juillet 2005).