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Commencé avec la mort du père, ce récit de Michel Séonnet est une reconnaissance posthume de sa filiation : son père a été milicien, SS dans la division Charlemagne, condamné en France à vingt ans de prison en 1944, puis amnistié. Ayant vécu son enfance sous une chape de silence mise sur ce passé, dont subsiste néanmoins sous l’aisselle paternelle le tatouage ineffaçable des SS, il cherche, seul, des réponses dans le discours d’un entourage social qui le renvoie sans cesse à la honte de la collaboration avec le nazisme.
Écrivain reconnu déjà publié dans la même collection (Sans autre guide ni lumière, N.B. jan. 2003), conduit à l’écriture sous l’égide d’un père de substitution et d’opposition, Armand Gatti, il prend cependant progressivement conscience de la prégnance de la marque, dans toutes ses acceptions, de son père naturel sur ce qu’il est et ce qu’il écrit. C’est une oeuvre forte, d’une sensibilité et d’une langue dépouillées, où l’auteur se délivre, en douceur et douleur mêlées, de la fatalité de son nom qu’il se réapproprie dans ce cheminement spirituel.