Le chien qui riait

TABACHNIK Maud

Aux yeux de sa mĂšre, divorcĂ©e, et de sa jeune soeur, Joseph apparaĂźt comme un adolescent gĂątĂ©, renfermĂ©, un peu agressif. La vĂ©ritĂ© est tout autre : ĂȘtre asocial et brutal, il dĂ©rive vite vers des actes meurtriers. Stark, flic sur le retour affectĂ© Ă  la brigade des mineurs, soupçonne chez lui cette prĂ©disposition au mal. La mort soudaine d’une vieille dame dont le chien a Ă©tĂ© dĂ©capitĂ©, la disparition d’un camarade de classe de Joseph et d’autres faits barbares vont propulser Stark sur ses traces.  AprĂšs J’ai regardĂ© le diable en face (NB avril 2005), oĂč il Ă©tait question d’exactions sadiques au Mexique, l’auteure traite ici avec une certaine complaisance de la violence gratuite des jeunes. Reflet d’une sociĂ©tĂ© sans repĂšre, cette violence est avant tout, selon elle, intrinsĂšque Ă  la nature humaine. Le contraste extrĂȘme entre la bestialitĂ© de Joseph et l’émerveillement de Stark face aux qualitĂ©s humaines de son chien met mal Ă  l’aise, mais le rythme enlevĂ©, l’écriture trĂšs fluide et le talent narratif de Maud Tabachnik font mouche dans ce suspense en forme de rĂ©quisitoire particuliĂšrement effrayant.