À sa descente d’avion, le violoniste Jean-Toussaint Beaufort quitte son groupe pour se rendre chez une femme considérée dans le pays comme une anarchiste. En Craïovala, soeur imaginaire de la Roumanie, règne un dictateur qui, comme son homologue roumain, détruit sa ville pour accueillir ses constructions mégalomanes et édifier le peuple. Dans cette histoire où rien n’est jamais ce que l’on croit, où la réalité est double et la vérité embusquée, Beaufort sera le grain de sable innocent dans la machination des conjurés visant à déposer le tyran. Les phrases courtes crépitent comme la mitraille de la milice dans ce pays ravagé, « décervelé par la propagande ». Pour son premier roman, François-Jean Authier livre une comédie grinçante sur la mégalomanie, les pouvoirs du régime et les secrets des Princes. Là où « le silence est bleuté et le ciel déshydraté » il sème, à l’excès parfois, un vocabulaire précieux, ajoutant à l’originalité du récit, assez confus, le bonheur des mots.
La Chimère d’Arezzo
AUTHIER François-Jean