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Quand, un siècle après sa mort (1109), la canonisation d’Anselme, archevêque de Cantorbéry, sera ouverte, c’est la version officielle de ses faits et gestes qui fera autorité et non celle, plus véridique, qu’aurait établie Clermont de Chartrette, le scribe agnostique. Celui-ci y raconte, en huit chapitres, la jeunesse d’Anselme d’Aoste et son magistère de prieur au monastère du Bec-Hellouin, et surtout la lente maturation et la rédaction de sa preuve de l’existence de Dieu, basée sur la seule raison.
L’auteur prête sa plume à Clermont, détaille les péripéties riches en intrigues, rivalités, ambitions et coups bas de moines souvent frustes et encore hantés par la terreur millénariste du retour de Gog et Magog… Aussi superbement documenté que Le Vacillement du monde (N.B. mai 2006), ce roman, rigoureusement mené, dans un style plein d’échos du passé, fait la part belle à la raison et à l’écriture. Un récit austère, sans doute… mais si subtil et intelligent !