Le 15 janvier 1934, l’avion reliant Saigon à Paris, l’Émeraude, s’écrase dans la tempête à proximité du but : il n’y eut aucun survivant. À bord, deux personnalités, alors renommées : Maurice Noguès, éminent pilote de guerre reconverti dans l’aviation civile, et Pierre Pasquier, gouverneur général de l’Indochine à la politique controversée ; leurs carrières n’ont aucun point commun sinon la notoriété et le vol fatal. Des incertitudes entourent le drame : causes, déroulement, influences hiérarchiques, rivalités commerciales, éventuel attentat…
C’est l’occasion pour Michèle Kahn, écrivain, journaliste, historienne (cf. Le roman de Séville, NB mars 2006), de retracer la prodigieuse épopée de l’aviation civile débutante et périlleuse, ainsi que le rôle de la France dans sa colonie asiatique. À partir de documents divers, archives, rapports officiels, témoignages, journaux, correspondances, elle mène une minutieuse enquête. De multiples détails et des répétitions dans le déroulement des faits, de nombreuses allusions prémonitoires au crash final alourdissent un récit au style enthousiaste, quelque peu ingénu.