Roman d’apprentissage d’une « Candide » du Nouveau Monde ou « road movie » d’une jeune fille en quête d’Ouest américain ? Ce roman de Paula Fox, écrit en 1972 (cf. Le Dieu des cauchemars, NB octobre 2004), conjugue ces deux thèmes. Annie a dix-sept ans ; enfant, elle a perdu sa mère. En l’absence de son père, plus Don Juan qu’éducateur, un oncle s’est occupé d’elle. Pour échapper à la vacuité des jours qu’elle mène à New York à la veille de la deuxième guerre mondiale, Annie décide de partir en stop pour la Californie : « Elle n’avait jamais beaucoup réfléchi à sa vie, ne s’inquiétait que de chaque jour, l’un après l’autre. » Généreusement accueillante à tous ceux qui se présentent : paumés, militants communistes, Noirs, homosexuels, elle se contente, quoiqu’il lui en coûte, des occurrences du quotidien… amassant, au fil des expériences et des leçons prodiguées, quelques petits jugements personnels. Agréablement écrit certes, parfois avec humour, cet énorme roman accumule personnages, descriptions, dialogues, retours en arrière… L’on s’y perd souvent, mais en gardant l’image nette d’une génération à la dérive.
Côte ouest
FOX Paula