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Singulière démarche ! Michel Rheault est entré dans l’oeuvre de Françoise Chandernagor comme on entre en religion. Il y a quinze ans, au hasard des lectures de vacances, il la découvrait à travers l’un de ses romans. Depuis, exégète respectueux, il étudie ceux-ci avec une ferveur patiente, devinant la femme et sa vision du monde derrière les héroïnes qu’elle a créées ou fait revivre. Il relève un détail insolite, lui donne sens, il commente tel passage en s’appuyant sur une citation – elles sont nombreuses –, il admire la profondeur du propos, le sens du sacré, la discrète détermination à se tenir hors modes, la musicalité et la couleur des mots. Célébration quasi amoureuse que cette « geste épistolaire », elle-même fort littéraire dans le registre de l’élégance châtiée. Ainsi argumentée, elle donnera sans doute l’envie de reprendre ou de découvrir une auteure appréciée. Heureuse coïncidence, son roman, La voyageuse de nuit (N.B. avr. 2007), vient juste de paraître.