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Le narrateur, dix-sept ans, vit en pension et partage week-end et vacances entre ses parents divorcés. Il jette un regard désenchanté et sans concession sur ses proches, son milieu, la société. Pour s’évader de ce monde, et peut-être de lui-même, il se retranche dans le mensonge, les paradis artificiels, et surtout dans des rêves éveillés qui lui permettent de se projeter dans d’autres vies plus intéressantes que la sienne, et de survivre à ce monde d’ennui dans lequel il n’a pas demandé à être.
Étonnante promenade dans un kaléidoscope d’histoires fantastiques nées d’un imaginaire débridé et morbide, nourri par une actualité plus ou moins récente. Dans ces cauchemars atroces, une femme obèse est cachalot dans une vie marine ; une rock star meurt d’overdose ; dans une tribu indienne, l’héritier d’une mine d’or, héberge un dieu mangeur d’hommes ; au goulag un paléontologue est donné en pâture aux derniers représentants des néandertaliens ; au Moyen-Orient des enfants tombent sous les balles parce que Dieu a interdit les cerfs-volants ; un peintre est emprisonné car, même en enfer, il peindrait la beauté. Scènes de pensions ou en famille s’intercalent dans ces extravagants récits à l’écriture et à l’intérêt inégaux. Déconcertant, inclassable, à réserver aux aînés.