En mai 1934, dans les Pyrénées ariégeoises, Pierre, quatorze ans, quitte la ferme familiale avec son père et son frère Louis, pour l’estive. Une tornade détruit leur bétail, seule richesse de ces métayers vivant sans eau courante ni électricité. Chassés par leur propriétaire, un pharmacien toulousain sans scrupule, ils descendent vers la plaine où les usines textiles offrent des salaires misérables. Ses parents et Louis sont employés à des tâches secondaires mais Pierre, apprécié par son supérieur pour son ambition et ses talents, devient apprenti, puis tisserand et contremaître. Après la guerre et le retour du père prisonnier, il lancera sa propre entreprise de textile, aidé de sa fidèle épouse. Très méritants et travailleurs, les personnages rappelant ceux du Forgeron de la liberté (NB juin 2006), sont aussi bons ouvriers qu’agriculteurs. Avec force détails pratiques et techniques, le récit dépeint le monde rural et ouvrier étayé par son système de valeurs, bousculé par la guerre. La détermination des frères à retrouver leur terre aimée peut émouvoir et ces descriptions de l’Ariège chère à l’auteur sont belles. Tout cela donne un roman bien sympathique, à l’ancienne, mais dénué de fantaisie.
Un brin d’espérance
GLEIZE Georges-Patrick