Dès les premières lignes, le lecteur plonge dans le scénario d’un film : la vie extravagante d’Eugène Green, héros improbable de l’Amérique profonde, depuis sa naissance dans les années quatre-vingt, jusqu’à sa mort en 2034. S’y intercalent des séquences totalement étrangères au récit sur le plan spatial et temporel. Difficile de trouver et de suivre le fil conducteur : comment un enfant en vient à détester son pays au point de vouloir le détruire.
C’est le deuxième tome de la « Tétralogie artificielle » du jeune écrivain Camille de Toledo, initiateur d’une esthétique nouvelle. Des personnages loufoques se retrouvent dans des situations insensées et un environnement affectif proche de la folie. La qualité de l’écriture ne réussit pas à sauver ce roman hermétique, à l’intrigue incohérente, qui, oscillant entre science-fiction et délire littéraire, laisse un goût d’inachevé et un lecteur en quête perpétuelle de repères.