Albert Camus déplorait déjà en 1950 la timidité des chrétiens face au terrorisme stalinien. Aujourd’hui, alors que la foi est bien souvent tournée en dérision, Jean-Claude Guillebaud, toujours en quête de plus d’humanité, vogue à contre-courant du scepticisme. En racontant comment il a retrouvé du sens grâce au message de l’Évangile. Avec la compétence et l’écriture fluide de La force de conviction : à quoi pouvons-nous croire ? (NB octobre 2005), bousculé par son passé de journaliste confronté aux violences du monde, il évoque les rencontres, lectures et écrits qui ont nourri sa recherche.
« C’est ce qui reste de chrétien en elles qui empêche les sociétés modernes d’exploser » écrivait René Girard souvent cité. Pour Jean-Claude Guillebaud, les valeurs chrétiennes sont aux sources de la modernité, elles apporteraient l’espérance si on les redécouvrait, le message évangélique est toujours aussi subversif et fondateur pour notre temps. Mais il n’est pas que cela. Si la foi chrétienne est un saut, un engagement voulu, elle est « d’abord et avant tout une relation ». Pas de prosélytisme ni de sentimentalisme dans ce témoignage riche et courageux, des convictions et de l’intelligence qui donnent à penser.