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Pour prouver que la gratuité n’est pas innocente, l’auteure utilise fables, mythologie et références philosophiques pointues. Il y a toujours une contrepartie, les journaux gratuits ou les cadeaux sont des leurres pour faire consommer. Seules des personnes averties peuvent déjouer les pièges. L’Internet gratuit est aussi sous l’influence des détenteurs du capital et de la communication. Eau, santé et éducation doivent être gratuits, la première devant même figurer dans la Constitution. Charité et humanitaire sont critiqués de façon peu amène.
Refusant logique du marché, libéralisme et relation de domination, l’auteure, professeur de philosophie, prône l’interventionnisme et l’altermondialisme… pour finir curieusement par reconnaître la nécessité de l’effort. Quand elle affirme que l’absence de presse indépendante revient à une absence de démocratie, elle le justifie. Si le fond est intéressant, la présentation est complexe, le langage parfois abscons et la conception de la grâce et du don gratuit peu compréhensible. Un essai très dense qui découragera plus d’un lecteur.