Le père méditerranéen, d’après François Caviglioli, journaliste d’origine corse, est tout à fait spécifique et ne ressemble pas au père universel freudien. Roi fainéant, il règne sans gouverner, toujours coupable, souvent dépressif, traîne avec ses semblables, très peu fraternels, avant de rentrer chez lui, inquiet de l’accueil qui lui sera réservé. Un lourd destin l’attend, celui que lui réserve son fils – le meurtre du père n’est pas toujours symbolique – et s’il fait la sieste, c’est pour « s’exercer à mourir ». Voilà le portrait du père méditerranéen (surtout de l’Ouest), de la Corse à la Kabylie, de la Grèce à Malte. Portrait tracé à coups de généralités, de mythologies et de récits bibliques. Le lecteur a, d’abord, du mal à suivre ce parcours de règlements de comptes, mais il finit par se laisser prendre aux récits plus élaborés et par sourire à ces histoires dans lesquelles les femmes ne sont que mamma ou soeur séductrice.
Le grand absent : l’histoire secrète du père méditerranéen
CAVIGLIOLI François