La Coquille : Journal d’un prisonnier politique syrien

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Le narrateur, jeune Syrien venu étudier en France, est arrêté dès sa descente d’avion à Damas par les services secrets, battu, torturé, envoyé dans la terrifiante prison du désert où des milliers de détenus endurent promiscuité, faim, froid, chaleur, mais surtout les sévices de tortionnaires sadiques, vindicatifs et inventifs. Presque tous meurent, exécutés sans jugement ou des suites de brutalités. Divers services de sécurité concurrentiels rivalisent de barbarie dans ce régime dictatorial. Seul chrétien parmi ses compagnons de misère musulmans, le narrateur est « ostracisé » et réduit au silence. Il sera peu à peu reconnu et une certaine solidarité s’installera.

Ce témoignage, effrayant de réalisme, parfois insoutenable, qui rappelle Auschwitz ou le goulag, est d’autant plus impressionnant que le ton est sobre. Après treize ans de détention, sans jamais en connaître le motif, le courage et la lucidité du narrateur forcent l’admiration. Impossible d’ignorer désormais ce monument d’inhumanité.