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La langue révèle l’âme d’un peuple. Les Allemands agglomèrent volontiers leurs mots pour former un vocable susceptible de cerner au plus près leur pensée, leurs sentiments. Ainsi ont-ils créé “Weltanschauung”, une vision du monde qui leur est propre, intraduisible, que l’on trouve tel quel, à la lettre W, dans le Robert. Seize termes, de “souilleur de nid” à “la solitude à deux”, de “l’amitié virile” à “femmes de quotas”, illustrés par la littérature et la politique, par des références et des anecdotes, dévoilent l’âme allemande éternelle et les ressorts cachés d’événements historiques récents. Depuis la réunification, de nouveaux mots se sont forgés, avec esprit, sagacité, humour souvent.
Pénétrer les mots pour mieux comprendre le processus de pensée de ceux qui les ont élaborés, c’est ce qu’ont fait deux journalistes italiennes en s’appuyant sur leur expérience. Elles ont habité l’Allemagne, rencontré Kohl et Brandt, vécu la chute du mur de Berlin. Leur voyage en linguistique est loin d’être prétentieux. Pour l’apprécier, faut-il être germanophone ? Ce n’est pas indispensable. Il est limpide, distrayant, intéressant, voire passionnant.