Lorsque la journaliste Christine Bridault reçoit une convocation péremptoire à figurer parmi les éventuels jurés au Palais de Justice de Paris, sa première réaction est négative et ironique. Une fois désignée par le sort, elle consigne quotidiennement ses impressions, son emploi du temps pendant deux procès, passant progressivement d’un humour anecdotique sur le formalisme et les dysfonctionnements de la Justice (lenteur des procédures, poids des règlements, influence du fiasco d’Outreau) à un récit analytique puis à une forte implication dans les deux affaires qui, sans être dramatiques, relèvent des Assises. Elle analyse avec subtilité les aléas d’un procès, les cas de conscience des jurés, l’influence des origines sociales des accusés, le degré de professionnalisme des protagonistes. Le lecteur regrette la part réservée aux nombreux extraits des débats destinés à expliciter, à convaincre, mais qui alourdissent le récit. Le témoignage n’en demeure pas moins prenant ; il donne une image vivante du quotidien de la Justice dépassant la publicité médiatique limitée aux seuls crimes et condamnations.
Sans haine et sans crainte : journal d’une jurée d’assises
BRIDAULT Christine