Fin de l’histoire

BÉGAUDEAU François

Quelques heures après sa libération, conférence de presse en direct d’une journaliste française, otage en Irak durant cinq mois. Critique de cinéma, romancier, François Bégaudeau retranscrit l’intégralité de ses propos sur sa captivité et les entrecoupe de ses propres commentaires, sur leur forme comme sur leur fond. Tout passe à sa moulinette : les intonations, hésitations, fautes de grammaire et de syntaxe propres au parler de la jeune femme. Ses attitudes, gestes, cillements, mouvements de bouche. Mais aussi les pensées réelles qu’il lui suppose dans les situations qu’elle a traversées. Parfois, Bégaudeau rebondit sur des émotions de sa vie personnelle à lui.

 

L’exercice est singulier, mais vain. S’agit-il d’un hommage féministe au naturel de Florence Aubenas – l’otage, c’est elle – laquelle met fin par une histoire toute simple à un événement dont le monde médiatique voulait faire un moment d’Histoire ? Le problème, c’est qu’à cerner son sujet d’aussi près et à coller ses mots d’homme, mots relâchés, sur les mots d’une femme contant ses maux, l’auteur d’Entre les murs (NB février 2006) crée continûment le malaise. Sans captiver.