Quatre fantĂŽmes de femmes guadeloupĂ©ennes, rĂ©unies pour lâĂ©ternitĂ© dans une case obscure, Ă©grĂšnent les souvenirs de leur existence. NĂ©es Ă des siĂšcles diffĂ©rents, elles sont de la mĂȘme lignĂ©e. Il y a AngĂ©lique, esclave affranchie grĂące aux enfants quâelle eut de son maĂźtre, GisĂšle qui sâest laissĂ© mourir de chagrin dâamour Ă vingt-sept ans, sa soeur la romantique Daisy et Julia qui sâest enfuie en France pour fuir un mari violent.  Ce rĂ©cit, tissĂ© Ă partir de lâhistoire familiale de lâauteure, fait revivre la voix des ancĂȘtres disparues ainsi que lâĂ©volution de la Guadeloupe entre esclavage, pauvretĂ©, amour de la terre et attachement Ă la France. Le style trĂšs imagĂ©, lâentrelacs des mĂ©moires et la diversitĂ© des existences dĂ©crites donnent un rĂ©el charme Ă cet ouvrage qui sâĂ©tire cependant parfois en longueur. Mais le lecteur sent que ce devoir de mĂ©moire a forgĂ© la personnalitĂ© de GisĂšle Pineau, ce qui rend ce livre attachant, comme lâĂ©tait La grande Drive des esprits (NB aoĂ»t-septembre 1994).
Mes quatre femmes
PINEAU GisĂšle