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Snobs est le premier roman de cet acteur, scénariste (« Gosford Park » : Robert Altman, 2006) et réalisateur. Le narrateur, comédien peu connu, a cependant ses entrées dans l’aristocratie et la haute bourgeoisie britanniques, monde verrouillé par des codes, des convenances, des préjugés. Ami de l’ambitieuse et ravissante Edith Lavery, fille d’un expert-comptable “ayant réussi”, il suit les tribulations de cette jeune arriviste, cynique quoiqu’attachante, lancée à la conquête d’un des meilleurs partis de la noblesse. Parvenue à ses fins, elle se lasse vite de son gentleman-farmer de mari, homme simple, sincère mais insipide… Telle une Madame Bovary des années Blair, elle se donne fougueusement au bellâtre Simon, acteur de… séries télévisées, bravant ainsi l’ostracisme du milieu qu’elle avait tant convoité !
Cette comédie de moeurs, rondement menée (malgré quelques longueurs), maniant humour tendre ou ironie mordante, n’est pas sans rappeler Jane Austen ou Nancy Mitford. Julian Fowles expose les rouages de cette société où l’on fait fi des vrais sentiments, où il importe (entre autres choses) que ceux qui “font livrer” leur « tea and scones » par Harrods évitent, courtoisement certes, de côtoyer ceux qui “vont les acheter” chez Marks & Spencer…