En 1993, cinq Polonais de Varsovie, trentenaires, plus ou moins paumĂ©s, dĂ©cident de sâaventurer en plein hiver dans les forĂȘts de la Pologne orientale, voisines de lâUkraine. Quatre dâentre eux se sont connus Ă lâĂ©cole et le cinquiĂšme est un Ă©crivain ratĂ©. Ils sâembourbent rapidement dans les sentiers enneigĂ©s de la forĂȘt des Carpates, allant dâabris abandonnĂ©s en refuges inhospitaliers. Le froid ne les empĂȘche pas de philosopher sur la mort, lâamour, les femmes, la ville, et les encourage Ă consommer force vodka. Leur errance associe beuveries, puanteur, crasse, et crainte obsessionnelle dâĂȘtre rattrapĂ©s par la police aprĂšs lâagression dâun garde-frontiĂšre.
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Ăcrit il y a douze ans, ce rĂ©cit colorĂ©, mixant en permanence passĂ© et prĂ©sent, est sinistre. Certes, lâauteur ne manque pas de talent et son style nerveux, volontairement trivial, traduit bien lâĂ©crasement des hommes par lâenvironnement et la dĂ©sespĂ©rance. Cet existentialisme dĂ©senchantĂ©, et finalement tragique, dĂ©veloppe une angoisse qu’amplifie lâĂ©coulement inexorable du temps, comme dans Lâhiver (NB avril 2006). DĂ©primĂ©s sâabstenir.