La Clameur des ténèbres

Dans une île qui ressemble beaucoup au Sri Lanka, Arun, jeune instituteur idéaliste d’une famille aisée du Nord, se fait nommer dans le Sud dévasté par la guérilla. Il découvre une communauté entre peur et méfiance, des enfants mutilés par les explosions de mines, les bruits nocturnes des combats et les cadavres que l’armée déverse au matin sur la place du village. Au fil des mois, Arun se fait des amis, apprend même aux soldats à lire et à écrire. Mais lorsqu’une bombe détruit le bus local, tuant la plus douée de ses élèves, lorsque son amie est kidnappée et torturée et que lui-même est grièvement tabassé, il perd ses illusions et comprend ce qui transforme tant de jeunes en bombes vivantes.  Neil Bissoondath explore la lente descente vers le désespoir de personnages pris en étau dans une guerre civile larvée et dans l’engrenage de la violence. Les personnages sont vivants, les dialogues subtils, le crescendo prenant. Malgré la cruauté du thème et son actualité, un roman remarquable et chaleureux par un auteur indien de Trinidad exilé au Canada.