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Décidé, énigmatique, rêveur ou désespéré, c’est toujours le visage terriblement expressif et changeant d’Apoo qui traverse, page après page, ce beau roman graphique. Le trait est sombre, comme l’était la période, parfois inachevé, toujours mobile et évocateur et fait sortir de l’ombre le messager du grand Inca. Il est fragile, mais sa fidélité lui donne des ailes. Il lui faut sauver son peuple et retrouver sa soeur, qui fut consacrée comme vierge du soleil.
Les troupes de Pizzaro débarquent. Il va porter la mauvaise nouvelle et assister aux traîtrises des étrangers. Il se désespérera de la naïveté de ses compatriotes qui les prennent pour des dieux. Une belle victoire naîtra d’un sursaut d’énergie, mais les étrangers reviendront plus nombreux, avides d’or et de conquêtes.
Ce livre se lit comme un beau poème épique, exaltant les vertus de ceux qui savent être chevaleresques en restant simples et soumis aux émotions de la vie. Une vraie portée historique et humaine.
X. B. ET G.R.