& &
Â
Ces appels tĂ©lĂ©phoniques persistants (et muets quand il dĂ©croche) sur le portable dâAnne, aprĂšs qu’elle se soit suicidĂ©e, ne laissent pas de perturber Jean, son compagnon. Encore sous le choc de sa mort, il n’arrive pourtant pas Ă jeter l’appareil qui sonne Ă intervalles rĂ©guliers. Sans lâaide de sa jeune assistante Ă©ditrice, sans doute nâaurait-il pu trouver lâidentitĂ© du mystĂ©rieux correspondant. Une femme en lâoccurrence, qui, peu Ă peu, va Ă©clairer lâĂ©nigme des deux taches blanches rĂ©currentes sur les peintures dâAnneâŠ
Â
Avec subtilitĂ© et quelques affĂšteries de langage parfois, François Gantheret, Ă©crivain psychanalyste, sonde les reins et les coeurs de ses personnages, prisonniers de leurs rĂȘves et des traumatismes de leur enfance. Amour, haine, dĂ©sir de mort, ambiguĂŻtĂ© des sentiments, rivalitĂ©s meurtriĂšres, la gamme des pulsions est infinie et l’auteur voyage en initiĂ© dans leurs mĂ©andres plus ou moins symboliques et obscurs. DĂ©jĂ dans Comme le murmure dâun ruisseau (N.B. avr. 2006), le hĂ©ros se dĂ©battait avec le souvenir dâune bien-aimĂ©e morte. Il semble qu’ici, il finisse par opter pour la vie !